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Soucieux que tout le monde puisse s’approprier sa pratique, en particulier les personnes qui, comme lui, éprouvent le besoin de passer par l’écrit pour décaler les paroles et les mémoriser, Philippe Lavigne a sollicité Mona Chelou, son amie remplaçante en lettres modernes, afin d’établir avec elle la notation la plus rigoureuse possible, sans pour autant recourir à l’alphabet phonétique, trop rarement connu.

Sensible à sa démarche et enthousiaste à l'idée d'y contribuer, Mona Chelou lui proposa immédiatement d'utiliser ces petits signes méconnus qu'elle affectionne particulièrement : les signes diacritiques.
La langue française en compte pourtant un certains nombre : les accents ou bien encore la cédille. Mais il existe un grand nombre de signes diacritiques dont on ne soupçonne pas l'existence, et nous pouvons même en inventer !

Pour établir leur notation, Philippe Lavigne et son amie remplaçante en lettres modernes ont d’abord établi les trois principes suivants :

  • L’orthographe, les contractions, les liaisons ou non-liaisons de la chanson d’origine sont respectées.
  • Le texte des paroles décalées est comme coulé dans le moule de l’ancien texte : il respecte l’espacement typographique entre un nombre de syllabes prédéterminé. Des espaces se retrouvent donc parfois au milieu d’un mot et, à l’inverse, des mots distincts se retrouvent accolés.
  • Les rares signes de ponctuation sont décalés, à l’exception des guillemets. Le respect de ces trois premiers principes produit de nombreux ensembles de lettres dont la prononciation n’est pas évidente. Philippe Lavigne et Mona Chelou ont donc eu recours à différents signes diacritiques permettant de lever le doute là où il pourrait s’immiscer. Procédant chanson par chanson, il et elle ont établi, de façon empirique, système de notation visant la lisibilité dans l’économie (c’est-à-dire en utilisant le moins de signes possibles malgré le grand nombre d’indications nécessaires).
  • Voici donc une liste des signes ajoutés à une lettre ou à un ensemble de lettre pour en préciser la prononciation :

  • Pour le e :
    ɇ signifie qu’il est muet, mais cette notation ne concernent que les e non suivis d’une espace. Tous les e situés à la fin d’une suite de plus de deux lettres et donc suivis d’une espace sont considérés comme muets par défaut, même lorsque la suite suivante commence par une consonne, sauf indication contraire, type ē (ex : « viennɇy » se prononce comme « vienne y », « de » se prononce comme « deux », « place pour » se prononce « plasspour »)
    ē signifie qu’il se prononce euh (ex : « mēquē » se prononce comme « me que »)
    ə (signe appelé schwa en phonétique) signifie qu’il se prononce comme un très léger euh (ex : «ttendrəles » se prononce comme « tendr’les »)
    ė signifie qu’il se prononce « é » comme « et » (ex : ssemblėrà se prononce « sembléra »)
    ě signifie qu’il se prononce « è » comme dans « ère » (ex : « ckěrco » se prononce comme le verlan de « cocker »)
    signifier qu’il faut prononcer « é » comme à la fin d’un verbe du premier groupe, et non « ère » (ex : « jeuneɹpar » se prononce comme « jeûner par »)
  • Pour le s :
    signifie qu’il est muet (ex : « draiꞩdu » se prononce « draidu »)
    ş signifie qu’il se prononce sss (ex : « şo » se prononce comme « sot » et non « zo »)
    š signifie qu’il se prononce zzz (ex : šorꞩ se prononce « zor » et non « sors »)
  • Quand un ensemble de lettres est rayé, cela signifie qu’il ne faut pas en tenir compte dans la prononciation (ex : « ssentqu’il » se prononce « skil »)
  • Quand un ensemble de lettres est souligné, cela signifie qu’il faut les prononcer comme un tout. Ce point a fait l'objet d'un débat amical entre Philippe Lavigne et Mona Chelou. En effet, le premier n'était pas certain de la nécessité du soulignage, car la prononciation lui venait, selon lui, "naturellement". Mona Chelou a quant à elle pris conscience du fait que ses hésitations phonologiques provenaient de sa connaissance d'autres langues. Dans un esprit de réduction des risques d'égarement phonologique par croisement linguistique, le soulignage a été maintenu.
  • En dehors des cas habituels (consonne + voyelle + n ou m + consonne), la nasalisation d’un ensemble du type « en » ou « in » (à prononcer comme les mots français « an » et « un ») est indiquée par la présence d’un tilde (ex : « voirũñ » se prononce comme « voir un »).
  • Le / signale un hiatus (« té/et » se prononce comme « thé et » en détachant bien les deux syllabes)
  • Précisons, enfin, ces deux dernières règles :

  • Quand les ensembles de lettres obtenus correspondent à des mots familiers, il suffit de respecter la prononciation habituelle de ces mots.
  • En toute logique, les liaisons doivent être respectées sauf quand la ou les dernières lettres d’un mot son barrées.
  • Nota bene : établies sur la base de cinq chansons seulement, ces règles sont sujettes à de futurs ajouts ou modifications.

    Chansons Décalées

  • Dind'hi věrJar
  • Je t’aime Que
  • Ho mmeheu reuxun
  • Ka tiɇt'a qui ttéta
  • Sageper Sonnelmė
  • Dind'hi věrJar

    Vou draiꞩdu şo leilvert des
    Dẽñ tellɇšet des thé ièresdes
    Pho toꞩdē bord de mer dans
    Mon jar dind’hi verjē

    Vou draiꞩdē la lu mièrɇcomme
    En Nou vellɇÃñ glēterrɇjē
    Veux chãñ geɹd’a tmosphèrɇdanꞩ
    Mon ja rdind’hi verta

    Robe à fleurs sous
    La pluie de no vembrəmes
    Mains qui courent je
    N’en peux plus de t’a ttendrəles
    A nnéeꞩpa ssententqu’il
    Est loin l’â gētẽñ drənul
    Ne peut nous en tendrɇjē

    Vou draiꞩdu FredA stairerē
    Voirũñ La técoèrɇjē
    Vou draiꞩtou jourꞩtē plaire dans
    Mon jar dind’hi verjē

    Veux dé jeuneɹpar terre comme
    Au long des gol fēꞩ clairs t’ẽm̃
    Brasseɹles yeux ou vertsdans
    Mon jar dind’hi verta

    Robe à fleurs sous
    La pluie de no vembrəmes
    Mains qui courent je
    N’en peux plus de t’a ttendrəles
    A nnéeꞩpa ssentqu’il
    Est loin l’â gētẽñ drənul
    Ne peut nous en tendrəteu

    teu teu teu teu teu teu teu
    teu teu teu teu teu teu teu
    teu teu teu teu teu teu dans
    Mon jar dind’hi verjē

    Je t’aime Que

    Tes chē veuxs’é talentcomme
    Un şo leild’é té/et
    Que ton o reilleɹrē
    Ssembleaux champs de blé quand

    L’ombre et la lu mièrēdė
    Ssinēntsur ton corps des
    Mon tagnəꞩdes, fo rêtꞩet
    Des îles aux tré šorꞩ que ...

    Je t’ai mēquē, je t’ai mēquē, je t’ai mɇque
    Je t’ai mēquē, je t’ai mēquē, je t’ai mɇquand

    Ta bouche se fait douce quand
    Ton corps se fait dur quand
    Le ciel dans tes yeux d’un
    Seul coup n’est plus pur quand

    Tes mains vou draientbien quand
    Tes doigts n’osēnt pas quand
    Ta pu deurdit non d’une
    Toutē petite voix que ...

    Je t’ai mēquē, je t’ai mēquē, je t’ai mɇque
    Je t’ai mēquē, je t’ai mēquē, je t’ai mɇah

    que je t’aimɇ quand
    Tu n’te sens plus chatte et
    Que tu deviens chienne et
    Qu’à l’a ppeldu loup tu

    Brises enfin tes chaînes quand
    Ton prē mieɹsou pirsē
    Fi nitdans un cri quand
    C’est moi qui dis non quand
    C’est toi qui dis oui que ...

    Je t’ai mēquē, je t’ai mēquē, je t’ai mɇquē
    Je t’ai mēquē, je t’ai mēquē, je t’ai mɇquand

    Mon corps sur ton corps lourd
    Comme un cheval mort ne
    Sait pas, ne sait plus s’il
    Ė xistɇen corēquand

    On a fait l’a mourcomme
    D’au trēꞩfont la guě rrɇquand
    C’est moi le sol datqui
    Meurt et qui la perd que ...

    Je t’ai mēquē, je t’ai mēquē, je t’ai mɇquē
    Je t’ai mēquē, je t’ai mēquē, je t’ai mɇquē
    Je t’aime que
    Je t’aime quand

    Ho mmheeu reuxun

    Quoiles gens qui s’ai mentsont
    Ils tou jourꞩun peu les mêmes ils
    Ont quand ils s’en viennent le
    Même re gardd’un seul dé širpour deux ce
    Sont des gens heu reuxpour

    Quoiles gens qui s’ai mentsont
    Ils tou jourꞩun peu les mêmes quand
    Ils ont leurs pro blèmesben
    Y’a rien à dire y’a
    Rien à faire pour eux ce
    Sont des gens qui s’aiment et

    Moi j’tē co nnaiꞩà peine mais
    Ce s’rait une veine qu’on
    S’en aille un peu co mmeeux on
    Pou rraitsē faire sans qu’ça gène de
    La place pour deux mais
    Si ça n’vaut pas la peine que
    J’y re viennɇy
    Faut me l’dire au fond des yeux quel
    Quēşoit le temps que ça prenne quel
    Que soit l’en jeujē
    Veux être un ho mmheeu reuxpour

    Quoiles gens qui s’ai mentsont
    Ils tou jourꞩun peu re bellesils
    Ont un monde à eux que
    Rien o bligeà re ssemblėrà ceux qu’on
    Nous donne en mo dèlɇpour

    Quoiles gens qui s’aiment sont
    Ils tou jourꞩun peu cru elꞩquand
    Ils vous parlēnt d’eux y’a
    Quel quēchose qui vous é loignɇun peu ce
    Sont des chošes hu maineset

    Moi j’te co nnaiꞩà peine mais
    Ce s’rait une veine qu’on
    S’en aille un peu co mmeeux on
    Pou rraitsē faire sans qu’ça gène de
    La place pour deux mais
    Si ça n’vaut pas la peine que
    J’y re viennɇy
    Faut me l’dire au fond des yeux quel
    Quēşoit le temps que ça prennɇ quel
    Que soit l’en jeujē
    Veux être un homme heu reux

    Veux être un homme heu reux
    Veux être un homme heu reuxpour

    Ka tiɇt’a qui ttéta

    Soir au bar de la gare I
    gorha gardėst noir il
    N’a rrêtɇguère de boire car
    Sa Ka tiaşa, jo liɇKa
    Tiavient de le qui tteɹsa
    Ka tiɇl’a qui ttéil

    A fait chou blanc ce
    Grand duc a vecses trucs ses
    A stucesses ruses de Russē blanc “Ma
    Ta ctiquɇé taittoc” dit
    Igor qui s’en dorti
    Vrēmort au cõm̃p toirdu bar un

    Russɇ blanc qui est noir quel
    Bi zarrɇha šardsē ma rrentles
    Fê tardspa illardsdu bar car
    En corɇI gory dort mais
    Près d’son o reillemer
    Veillɇun ré veilver meillui
    Pro diguēdes con seilspẽñ
    Dantson so mmeiltic

    Tac tic tac ta
    Ka tiɇt’a qui ttétic
    Tac tic tac ta
    Ka tiɇt’a qui ttétic
    Tac tic tac t’es
    Co cuqu’a ttẽñds-tu cui ?
    Te-toit’ės co cut’as
    Qu’à, t’as qu’à t’cui teɹ/et
    Qui tteɹton qua rtieɹta
    Ka tiɇt’a qui ttéta
    ta ctiquɇé taittoc ta
    ta ctiquɇé taittoc ta
    Ka tiɇt’a qui ttéo
    Tēta toque et troque ton
    Tri cottout cro tté/et
    Ta croû teau cou teauqu’on
    T’a tant a ttaquécon
    Trɇun ta cotco téqua
    Trɇé custout cõm̃p té/et
    Qui ttēton qua rtieɹta
    Ka tiɇt’a qui ttéta
    Ka tiɇt’a qui ttéta
    Ka tiɇt’a qui ttéta
    Ka tiɇt’a qui ttétout

    À cô tédes, ca tinsdé catiesta
    quinaientun co ckěrco quĩñ/et
    D’é tiquēsco quettēstout en tri
    cotãñtca quētaientet diş
    Cutaientet cri tiquaientun
    Cõm̃ tēto quéqui, cõm̃p taitẽñ ti quanttout,
    un tas de ti ckėtsdē quai quand
    Tout à coup tic...
    Tac tic brrrrrrr...

    “Ma tinquel ré veil
    Tinquel ré veille-ma tĩñs’é
    Criɇle Ru ssēblanc de peur pour
    U nēşo nnēriɇc’est
    Une bě llēço nneriɇce !”

    Ssagɇper sonnelmė

    Bout du té léphonɇil, y a vo tre voix et
    Il y a les mots que je ne di raipas tout
    Ces mots qui font peur
    quand ils ne font pas rire qui
    Sont dans trop de films de,
    chan sonšėt de livrə je

    Vou draisvous les dire et
    Je vou draisles vivre je
    Ne le fe raipas je
    Veux je, ne peux pas je

    Suis seule à crē veɹ/et, je sais où vous êtes j’a
    Rrivɇa ttendez-moinous allons nous co nnaîtrəpré
    Parėzvo trētemps pour, vous j’ai tout le mien je

    Vou draisa rriveɹjē, rě stɇjē, me dé testɇjē
    N’a rrivēraipas je
    Veux je, ne peux pas je

    De vraisvous pa rleɹjē
    De vraisa rriveɹ/ou
    Je de vraisdo rmirj’ai

    Peur que tu sois sourd j’ai
    Peur que tu sois lâche j’ai
    Peur d’être in discrètɇjē
    Ne peux pas vous dire que je t’aime peut -êtrɇmais

    Si tu crois un jour que tu m’ai mēs
    Crois pas que tes sou venirsmē gê nēnt/et
    Cours, cours ju squ’àpě rdrɇha leinēviens
    Me re trouveɹsi

    Tu crois un jour que tu m’ai mēs/et
    Si ce jour-là tu as de la pėi nē/a
    Trou veɹ/où tous ces chē minstē mè nēntviens
    Me re trouveɹsi

    Le dé goûtdē la vie vient en toi si
    La pa ressēdē la vie s’in
    Stallɇẽñ toi pẽñ
    Sɇà moi pẽñ
    Sɇà moi mais

    Si tu crois un jour que tu m’ai mēs
    Le con sidèrɇpas co mmɇun pro blèmē/et
    Cours et cours ju squ’àpě rdrɇha leinēviens
    Me re trouveɹsi

    Tu crois un jour que tu m’ai mēsn’a
    Ttendspas un jour, pas unē sē mainēcar
    Tu ne sais pas où la vie t’a mènēviens
    Me re trouveɹsi

    Le dé goûtdē la vie vient en toi si
    La pa ressēdē la vie s’in
    Stallɇẽñ toi pẽñ
    Sɇà moi pẽñ
    Sɇà moi mais
    Si tu au...